Eglise de Lacajunte
Il n’est pas possible de dire jusqu’à quelle époque remonte l’antiquité de l’église de Lacajunte comme paroisse. Les pièces justificatives telles que registres ou autres actes à ce sujet nous font défaut.
Dans les plus mauvais jours de la révolution de 1793, les partisans de la terreur d’emparèrent des croix, tableaux, ornements, des archives et autres objets de l’église de Lacajunte. Ils en firent un bûcher et firent brûler le tout devant les portes de l’église. Cette destruction profane les enivrait d’une joie infernale et l’on menaça des peines les plus terribles une personne qui voulait retenir un objet de piété.
Nous trouvons le plus ancien document sur l’antiquité de notre église dans l’histoire de notre province où il est dit que le Protestantisme a laissé à Lacajunte, comme dans tout le midi de la France, et en particulier dans plus de deux cents églises dans le seul diocèse d’Aire, les plus douloureuses traces de son passage. Une cloche en levée de l’église de Lacajunte fut brisée par les ennemis de notre religion et un calice en argent fut pris par un nommé Pompes de Pécorade.
Noms des prêtres, curés ou vicaires qui ont desservi l’église de Lacajunte.
Ladone, prêtre, 1704
Les archives de l’église d’Arboucave soustraites au pillage de la révolution de 1793 et remontant à l’an 1704 parlent de Mr l’abbé Ladone, prêtre. Les actes de baptême, de mariage, de décès portent sa signature. Il y est dit Curé de Lacajunte, en l’année 1730. Nous n’en savons pas davantage sur son compte.
Dupouy, curé, vers l’an 1790
Certaines personnes anciennes de la paroisse ont entendu parler d’un nommé Dupouy, prêtre fort avancé en âge, qui aurait été curé de Lacajunte et y serait mort vers l’an 1790. La tradition rapporte que ce vénérable curé était très charitable surtout envers les pauvres malades. Il n’avait pour ses plus proches parents que des neveux qui avertis un peu tard du décès de leur on oncle, ne trouvant au presbytère que quelques rabats et quelques ceintures, s’écrièrent : Oh ! Que notre pauvre oncle était bien pauvre !
Lalanne, prêtre assermenté, 1793
Pendant la révolution, Lacajunte eut le bonheur d’avoir des prêtres auxquels certains habitants donnaient asile. La Ste messe était célébrée et les sacrements administrés dans certaines maisons particulières.
Mr l’abbé Lalanne, né à la maison Sensac-du-Mérac, près d’Arzacq, avait prêté serment à la Constitution. Aux jours de la terreur de 1793, il n’aurait pas été plus en sûreté que les prêtres fidèles. Il se tint caché chez des particuliers de Lacajunte. Il allait parfois dire la messe dans l’église de Lacajunte. Mais on ne voulait pas aller à la messe d’un prêtre assermenté, et ceux qui auraient voulu aller y assister, en étaient détournés par l’influence des autres. Cependant, ce Mr Lalanne se rétracta dans la suite. Après la révolution, il fut nommé curé de Lalonquette où il mourut après un long ministère. Se trouvant une fois de passage à Lacajunte, il s’y arrêta. Il redisait avec plaisir : Pauvres gens de Lacajunte, maintes fois vous m’avez sauvé la vie. Et il énumérait les maisons qui l’avaient caché.
Titon Junca, prêtre, 1793
Mr l’abbé Titon Junca, né à la maison Auga-Proères de Lacajunte, vécut longtemps caché pendant la révolution de 1793 dans sa maison natale où il disait la Ste messe et exerçait le St ministère. Sa nièce Gabrielle Proères, née ???, qui vivait, il n’y a que quelques années, nous a donné ces détails, mais elle ne connaît point d’autres circonstances sur la vie de feu son oncle, sinon qu’il est mort du côté de Bordeaux vers l’an 1794. Une autre personne, âgée de 80 ans, morte depuis plus de 15 ans, disait que ce prêtre fut à la fois arrêté à Auga par les agents de la révolution. Mr l’abbé Dumartin, né vers l’an 1800 à Cazaux d’Arboucave, curé de Baüs-Juran et neveu de feu Mr l’abbé Tite-Junca nous avait déclaré avoir ouï dire à feu son père que son oncle Tite Junca s’était constitué prisonnier de la révolution par dévouement pour ses parents que la justice menaçait ; Mais Mr l’abbé Tite Junca mourut en prison à Bordeaux, avant qu’on n’eut le temps de le conduire sur l’échafaud.
Mr Ducéré, Curé, 1801
Quand la paix fut rendue à l’Eglise de France, Mr l’abbé Ducéré devint curé de Lacajunte. C’était un excellent prêtre dont on raconte d’aimables traits de bonté.
Vers l’an 1802, Mr Ducéré fut transféré à Pimbo, puis au Doyenné de Geaune. Il est mort chanoine à Aire.
Quelques jours avant de quitter Lacajunte, Mr l’abbé Ducéré fit faire la 1ère Communion à un grand nombre de personnes. Une personne se rappelle d’avoir assisté aux instructions de ce grand jour de 1ère Communion.
Depuis Mr Ducéré revint quelquefois à Lacajunte, et on se rappelle qu’il était si vieux qu’on devait l’aider à monter à l’autel, en le tenant sous les bras.
Vacance
Par suite de la pénurie de prêtres à cette époque, Lacajunte demeura sans pasteur.
Lacajunte fut desservie jusqu’à l’an 1807, chacun sa semaine, par M.M. Les curés d’Arboucave et de Philondenx. Les enfants allaient au catéchisme une semaine à Arboucave, et l’autre semaine à Philondenx. Et plus tard, à raison de leur grand âge, surpour d’autres motifs….etc les M.M. d’Arboucave et de Philondenx ne continuèrent plus de desservir Lacajunte.
Eglise de Lacajunte Annexe d’Arboucave
L’an 1807 l’administration annexa l’église de Lacajunte à celle d’Arboucave.
A peine l’église de Lacajunte devient-elle annexe d’Arboucave qu’elle eut la douleur de se voir sérieusement menacée de destruction par l’autorité municipale d’Arboucave. Dès l’an 1807, le conseil municipal de cette commune prit une première délibération dans ce but.
L’an 1808, nouvelle délibération du conseil municipal d’Arboucave, demandant l’aliénation de l’église de Lacajunte pour en employer les fonds et produits aux réparations de l’église et du presbytère d’Arboucave.
On allégeait comme motifs principaux : 1° Arboucave est succursale, 2°rapprochement des deux populations dépendantes de deux églises, 3° Arboucave ne formait (est-il dit) qu’une commune avec Lacajunte jusqu’à la révolution de 1793.
Cette dernière allégation était tout à fait gratuite, en faveur de leurs causes à moins que le siège de la marie ne fut exclusivement à Lacajunte. La tradition, appuyée de certains actes, veut que Lacajunte ait été paroisse et en même temps commune depuis un temps fort reculé. Lacajunte resta annexe d’Arboucave, sous la conduite de Mr de Juncarot, desservant de la paroisse d’Arboucave.
De Juncarot curé 1809
Mr Joseph Dupin de Juncarot né à Samadet le 04 Août 1702, fut nommé curé d’Arboucave en 1763.Il appartenait à la familleancienne de Dupin de Juncarot dont les membresse sont perpétués jusqu’à nos jours . Il eut bien des luttes à soutenir dans cette paroisse contre la prétention des barons de Saint-Geremain. Mais laissons à Mr Labigue, curé actuel d’Arboucave , le soin de parler de Mrs ses prédécesseurs dans cette paroisse.
Mr Peyré, Vicaire en 1810 et curé en1811
Mr Jean-Baptiste Peyré de Lalonquette envoyé vicaire en 1810, reçut en 1811, le titre de curé d’Arboucave. Depuis 1810, le service de l’église de Lacajunte se fit régulièrement tous les quinze jours. Précédemment Mr de Juncarot, à cause de son grand âge, ne pouvait faire ce service que fort irrégulièrement, jusqu’à ce que l’administration put lui envoyer un vicaire. La population de Lacajunte était bien aise d’avoir un service devenu plus régulier. Mais elle n’était pas satisfaite de ce service par quinzaine. On payait à Mr le curé la somme de trois cents francs annuellement. Les habitants de Lacajunte offrirent à Mr l’abbé Peyré la somme annuelle de quatre cents francs, à la condition qu’il le ferait un service régulier de tous les dimanches, ajoutant que pour un demi service de quinzaine ils ne lui paieraient dorénavant que la somme de deux cents francs.
On porta plainte à l’administration ecclésiastique. Le diocèse d’Aire et de Dax
étaient alors dans la juridiction de Mgr l’évêque de Bayonne. Mr Peyré continua son service tel qu’il était réglé , laissant les gens de Lacajunte s’agiter et faire des démarches inutiles.
Mr Peyré parvint à un âge fort avancé, il ne put pas même continuer par quinzaine le service de son annexe. Il passa plusieurs années sans aller dire la messe à l’église de Lacajunte mais il y allait le dimanche de la fête patronale pour la Saint-Michel.
Mr Capbern vicaire en 1836
L’église de Lacajunte se trouvait dans un triste état. Quand on eut fait les acquisitions et les réparations de première nécessité conformément à l’ordonnance de feu Mgr Dominique – Marie Savy, Mgr donna à Mr Peyré , pour vicaire,Mr l’abbé Capbern, en 1836, natif d’Urgons , devenu curé de Lugant, canton de Roquefort, retiré à la fin de ses jours à Urgons où il est décédé l’année 1887.
Mr Dupouy vicaire 1838
L’an 1838, Mr l’abbé Dupouy, né à Rion, fut nommé Vicaire d’Arboucave. C’était un prêtre d’une grande piété, d’un extérieur fort recueilli. Il ne resta guère plus d’un an vicaire. Il mourut tout jeune, curé d’ ???.
Mr Cassaigne, vicaire en 1839
L’an 1839, Mgr nomma Vicaire d’Arboucave Mr l’abbé Cassaigne, natif de St Savin et décédé curé de Lubban.
Ces trois jeunes vicaires, qui ne firent guère que passer, desservirent régulièrement l’église de Lacajunte. La population se montrait d’autant plus satisfaite qu’elle avait eu plus à souffrir précédemment.
Mr Dauga, Curé, 1841
Mr l’abbé Peyré, décédé à Arboucave le 9 novembre 1840, eut pour successeur Mr l’abbé Dauga, ancien curé de Buanes. Il y est décédé en 1886.
Mr Lubel, curé en 1843
Mr l’abbé Lubel, curé de St Cricq, Chalosse, fut nommé curé d’Arboucave dans le mois de septembre 1843. Il fut transféré à ??? vers la fin de l’année 1846. Il y est mort curé en 1846.
Mr l’abbé Lubel desservit l’annexe de Lacajunte, jusqu’en l’année 1845, époque où l’église de Lacajunte fut érigée en succursale, dont Mr l’abbé Daugreilh fut le premier titulaire.
Mr Daugreilh, curé, 1845
Mr l’abbé Daugreilh, né à Hauriet l’an 1813, ordonné prêtre l’an 1831, fut nommé vicaire de Grenade où il resta jusqu’à l’année 1845, époque où il fut nommé curé de Lacajunte. L’an 1847, Mr Daugreilh fut transféré à la cure d’Audignon. En 1865, il fut nommé curé de Ste Marie-de-Gosse. Sa santé ne lui permettant pas de desservir cette grande paroisse, il en demanda une plus petite et fut nommé curé de Narrosse (canton de Dax) dont il est encore desservant.
Mr l’abbé Daugreilh prit possession de la cure de Lacajunte, le 9 novembre 1845. Le presbytère de Lacajunte se trouvait alors dans un état fort délabré et trop restreint. La commune vota des fonds pour le reconstruire. Mr l’abbé Daugreilh, logé chez Bayliot, maison voisine de l’église, fut chargé de diriger les travaux du presbytère. C’est ce qu’il fit avec beaucoup d’activité, de zèle et de dévouement. Il en tira bien le meilleur parti possible, vu le local restreint dont il pouvait disposer. Au moment d’aller occuper le nouveau presbytère, il fut envoyé curé d’Audignon ???. Il avait établi dans cette église de Lacajunte la confrérie du très saint sacrement, il avait érigé le chemin de la croix, il avait obtenu que le maître autel fut priviliégié.
Mr l’abbé Brethous, curé en 1847
Mr l’abbé Brethous Pierre, né à Vielle en 1808, ordonné prêtre en 1833, nommé vicaire à St Pierre-du-Mont, fut nommé curé de Bats, d’Arboucave, d’Audon et puis de Lacajunte, où il arriva le 1er juillet 1847.
Mr l’abbé Brethous, quoique un peu original, a fait du bien dans la paroisse. Il avait suggéré aux pieuses personnes de réciter le chapelet en invoquant les neuf cœurs des anges etc. Il avait établi une association de prières parmi les jeunes filles (de petites pratiques de piété qui font plus de bien qu’on ne le ??? quelquefois). Ce qui est hors de doute, c’est que Mr Brethous a eu beaucoup à souffrir dans cette paroisse de la part de certaines familles, de certains habitants peu religieux, peu dévoués au prêtre quel qu’il soit. Mais au milieu de ces contradictions, il y avait éprouvé bien de consolations de la part de bonnes personnes, bonnes chrétiennes, et bien attachées au prêtre, quel qu’il soit, par la fidélité à leurs pratiques religieuses. Faisant allusion à la conduite des uns et des autres, en parlant des habitants de Lacajunte, Mr l’abbé Brethous m’avait dit et répété : Jamais, nulle part, je n’ai autant souffert, et autant joui qu’à Lacajunte.
Sous Mr Brethous
La paroisse ne voulant pas payer le serment, on resta longtemps sans sonner l’Angelus avec la cloche ; on ne le sonnait qu’à coups de tambour ou de grosse-caisse.
Les dénonces se multiplièrent à l’évêché pour des bagatelles…Enfin Mr Brethous fut nommé vicaire du mas d’Aire en 1859. Après quelque temps, il s’en entendit avec Monseigneur. Il devint prêtre disponible, libre de son temps et acceptant d’aller au secours des curés qui lui demandaient des services.
Il arrivait à revenir quelquefois à Lacajunte. Dans ses dernières années, il offrait généreusement une cloche en faveur d’une sonnerie harmonieuse telle qu’il désirait la voir établie au clocher de l’église de Lacajunte. Le desservant actuel avait fini par entrer dans ses vues. Le clocher allait voir venir une nouvelle cloche déjà fondue au nom de Mr Brethous, lorsque certains habitants, des principaux, toujours ennemis du prêtre, créèrent des difficultés en faisant fermer l’ouverture du clocher, où devait être suspendue la nouvelle cloche. On refusa l’objet de nos générosités par pur esprit de contradiction. Pour se mettre en querelle avec qui que ce fut, et dépenser de son argent, il n’en valait pas la peine. Mr Brethous est resté longtemps malade. Il est décédé dans sa maison au Mas d’Aire en 1887.
Mr Cassaigne, curé, 1859
Mr l’abbé Cassaigne Jean-Baptiste Firmin né à Renung en 1823, ordonné prêtre en 1850, fut nommé vicaire au Vignon, puis à Duhort. Il fut nommé curé de Lacajunte en 1859 il prit possession de cette paroisse le 24 septembre. L’an 1863, il fut envoyé curé à Arthez, et en 1867 à Classun.
Sous Mr Cassaigne, la commune vota près de deux mille francs pour l’église. On fit plafonner la nef principale, peindre le sanctuaire, et l’autel de la Ste Vierge.
Dans ses premières années, Mr Cassaigne avait obtenu de la commune qu’elle lui payât la ferme d’une prairie. Mais bientôt la commune trouva bon de laisser à la charge du desservant la ferme de la susdite prairie. Mr l’abbé Cassaigne s’en plaignit auprès de Mr son oncle chanoine d’Aire. Son déplacement fut demandé et obtenu.
Mr l’abbé Dezest, curé, 10 juin 1863
Mr l’abbé Dezest, né à Momuy, le 18 juin 1825, ordonné prêtre en 1853, fut nommé vicaire de Grenade ; en 1857 il fut envoyé curé de Callen où il y avait à construire une église centrale. Depuis longtemps il en était question. Enfin toutes les difficultés furent levées. L’église centrale fut construite. Le presbytère nouveau était fait. Déjà il était question de quitter le service provisoire établi près de l’endroit où était la vieille église démolie en faveur de la nouvelle. Le curé devait donc déménager sous peu. Comme son frère, abbé du grand séminaire, était tombé malade, menacé d’une fort longue maladie de poitrine et dont il est mort en 1877, Mr le curé de Callen demanda à pouvoir se rapprocher de son pays natal, pria Mgr de vouloir bien lui donner une petite paroisse dont le presbytère fut tout rapproché de l’église, en faveur de susdit malade, Mgr satisfit à merveilles Mr le curé de Callen. Il l’envoya curé de Lacajunte, à la place de Mr l’abbé Cassaigne, curé actuel de Classun depuis 1867.
Le nouveau desservant prit possession de la paroisse de Lacajunte le 10 juin 1863.
Travaux de l’église de Lacajunte
Dans les guerres de religion de 1562 à 1570, l’église de Lacajunte avait eu beaucoup à souffrir des protestants. Dans un temps plus favorable, de grands travaux y furent faits, pour en réparer les dégâts, et le service divin continua d’y être célébré.
Depuis le 16ème siècle jusqu’au 19ème on ne dut faire aucune réparation importante à cette église. De 1807 à 1845, temps ??? était restée annexe d’Arboucave, cette église était restée fort négligée. La décence du culte demandait de sérieuses réparations.
Par ordonnance de Mgr Savy, Mr l’abbé Peyré, curé d’Arboucave, fit faire, en 1836, des réparations aux ouvertures, aux lambris de l’église. Il fit faire à neuf le maître autel. Au fond du bas côté de l’autel de la Ste Vierge, se trouvait une chambre où l’on faisait l’école. Cette chambre avait une petite croisée, et sa porte d’entrée s’ouvrait du côté de la terrasse du presbytère. Mr l’abbé Peyré fit disparaître cette chambre, et l’église s’agrandit d’environ cinq mètres de long sur quatre de largeur vis-à-vis l’autel de la Ste Vierge.
Mr l’abbé Brethous fit faire l’autel actuel de la Ste Vierge, sous le vocable de Notre Dame des Ss. anges ; il fit plafonner le bas côté, le tout en 1854, par Mr Spazzy (?), platrier à St Sever. En 1857, Mr Brethous fit renouveler le pavé de l’église. Pour sa part il fit un ??? de 140 francs dont il n’avait jamais été remboursé. Sous Mr Brethous, la vieille cloche du poirs de 133 kilogrammes s’était brisée. On la fit refondre à Samadet.
L’an 1862, Mr l’abbé Cassaigne fit plafonner la nef principale de l’église. On dut refaire alors le mur fortement ??? du chevet de l’église. On y trouva une grande croisée murée, derrière le tableau à fresque de St Michel. Les pierres de taille servirent à la construction d’une nouvelle porte faite à la sacristie, pour communiquer directement avec le presbytère, travail bien utile. La sacristie trop petite venait aussi d’être agrandie. Beaucoup de travaux venaient d’être faits, et beaucoup d’autres restaient à faire, pour mettre toutes choses dans un état convenable et exigé par la décence du culte divin.
Encouragé par ce qui venait d’être fait, tout le sanctuaire ayant été bien décoré par des peintures murales faites par Fortuné bien connu dans le pays, le successeur de Mr Cassaigne, dès son arrivée dans cette paroisse, se mit à l’œuvre pour procurer ce qui manquait.
Il s’occupa d’abord de la sacristie où la plupart des ornements étaient en lambeaux et déclarés depuis longtemps hors d’usage. Le vestiaire était fort petit. Il n’y avait pas d’armoire convenable. Il fallait tout créer et tous en reconnaissaient la nécessité. Il n’y avait pas de ressources. Tout avait été épuisé par les dépenses déjà faites dont il a été parlé plus haut. Il fallait recourir à des souscriptions volontaires. C’est ce qu’il fit, tout le monde voulut y prendre part. Un beau vestiaire fut fait, et les ornements nécessaires furent acquis. En 1866 et 1867, on s’occupa, autant que possible, à assainir les murs de l’église fort humides. On enleva beaucoup de terres au cimetière le long des murs de l’église ; on posa des dalles tout le long du bas côté, et à la façade principale du presbytère.
Les eaux furent conduites par deux tuyaux et un canal souterrain à un réservoir en citerne creusé à cette occasion dans la basse-cour du presbytère, ressource précieuse fournissant une grande abondance d’eau pour les divers services de la maison et une grande sécurité contre tout accident d’incendie.
Vers la fin du 18ème siècle, la foudre était tombée sur le clocher et avait brisé une croix de pierre qui le couronnait. Depuis lors, selon l’expression de Mr le doyen de Geaune, prêtre délégué en 1836, par Mgr Savy, il n’y avait pas à l’église pour ainsi dire de clocher. En 1867, on y fit certains travaux. On plaça au sommet une belle croix en pierre et, sur les côtés, deux jolis clochetons en pierre surmontés d’une boule et d’une petite croix en fer battu, le tout peint à l’huile.
Les murs extérieurs de l’église étaient noirs, n’ayant jamais été crépis. Les cailloux dont ils sont faits étaient à découvert. En 1867, on fit crépir, polir et blanchir ces murs.
La façade de l’église ressemblait, selon l’expression de Mr le doyen, à un pigeonnier. En 1868, on fit disparaître, devant le porche, les parois ou cloisons en chaume. L’intérieur du porche fut crépi et blanchi. On dressa un arceau pour de nouvelles portes. Cet arceau fut surmonté d’un clocheton en maçonnerie où l’on ménagea une niche convenable à recevoir une statue de la Ste Vierge avec bouquets. Ce qui fut fait à la grande satisfaction de tout le monde. La boiserie placée au dessus des portes, garnie de vitraux en couleur, une belle guirlande en peinture avec l’inscription encadrée : O Marie, notre mère, priez pour nous. Et une nouvelle inscription au dessus des secondes portes : Domus mea, domus orationis, avec la représentation d’un bel ostensoir et autres décours en peinture, tout cela présente un aspect fort gracieux, excitant les fidèles à la piété, au recueillement.
En 1875, feu Damazon ( ?) Lafargue de Nougué avait laissé quatre cents francs pour une mission. Il fallait s’y préparer le mieux possible.
Au fond de l’église une simple échelle d’emprunt conduisait à la tribune. Bien sûr en temps de mission, il y aurait eu des accidents, il fallait un escalier. Les fonds baptismaux n’était pas fermés et occupaient de la place au bas de l’église. Certaines croisées avaient aussi besoin de réparations. Eh bien tout le monde fit preuve de bonne volonté. Nous ne parlons pas de la paroisse où tous sans une seule exception voulurent gagner la mission. Pour les travaux à exécuter avant cette époque si prochaine de la mission, il fallait un régisseur actif qui voulut bien s’en donner la peine. Mr le desservant, désigné à cet effet, en accepta les charges, malgré toutes les difficultés qu’il en entrevoyait déjà ; les ressources allouées étant modiques, et les travaux prévus et imprévus devant amener de dépenses considérables sans retard, on se mit à l’œuvre. On établit un escalier tournant vers la tribune ; on plafonna tout le tour de cet escalier et le dessous de la tribune. Pour les fonts baptismaux on fit une jolie chambrette voûtée en dehors du corps de l’église, du côté du cimetière, au moyen d’une ouverture pratiquée dans le mur par un plâtrier de Samadet. Deux tableaux de Notre Dame de Lourdes et de St Jean-Baptiste ornent le sanctuaire et les fonts baptismaux. Les sujets à fresque furent rafraîchis ainsi que les peintures murales des deux autels. Quatre statues au sacré cœur, de N.D du sacré cœur, de St Joseph, de St Louis de Gonzague, avec des inscriptions analogues, placées le plus convenablement possible ; trois vitraux à la place de trois croisées abîmées, tous ces objets donnent à l’église un aspect qui porte à la piété et au recueillement. C’est ce qui faisait dire à un de nos grands prédicateurs (Mr Dudou, curé de Samadet, appelé à notre secours pour la bénédiction de ces objets) : mais votre église est un petit paradis, un petit ciel. On demandera peut-être : Où a-t-on trouvé assez de ressources pour faire ces dépenses. On répond : On les a trouvées, partie dans le produit des cotisations volontaires, partie dans les deniers de la caisse municipale, et en grande partie dans les économies du pauvre desservant qui a été heureux de voir enfin toutes choses dans un état convenable et mont indigne de celui qui habite dans ces saints lieux.
Vers la même époque, les vases sacrés (calice, St ciboire, ostensoir) en mauvais état, furent réparés et redorés. Une partie de l’argent laissé par feu Dassazou ( ?) Lafargue de Nougué servit à payer cette dépense. L’église de Lacajunte ne possédait qu’un petit calice dont le pied est en cuivre. En 1869 un calice plus convenable fut demandé pour Lacajunte à sa majesté l’empereur Napoléon III. La demande fut favorablement accueillie et l’église de Lacajunte reçut un magnifique calice en vermeil estimé plus de 300 francs.
Clocher et cloches de Lacajunte
Le clocher de l’église de Lacajunte d’un seul mur a été exhaussé d’environ 3 mètres en 1877. On y a ménagé deux ouvertures égales de 2m de haut et 1m de large pour y suspendre deux cloches nouvelles, l’une d’un poids de 316 kilogrammes, l’autre du poids de 164 kilogrammes. Depuis longtemps, l’église de Lacajunte ne possédait qu’une cloche du poids de 133 kilogrammes, bien insuffisante pour le service paroissial. L’an 1876, la commune voulut la remplacer par une autre plus grande. Elle s’en entendit avec Mr ???, fondeur de cloches à Tarbes. Lacajunte reçut une bonne cloche d’airain du poids de 316 kilogrammes, au prix de 4 francs le kilogramme, et un ???, système nouveau en fonte, au prix de 50 francs les 100 kilogrammes…prix total 1421 francs somme que la commune trouva dans la caisse municipale, y compris 399 francs prix estimé de la vieille cloche à raison de 3 francs le kilogramme. Lorsque le moment de payer la nouvelle cloche arriva, les gens de Lacajunte regrettèrent d’avoir engagé la veille cloche. On désirait la conserver. Dans ce but, on proposa une souscription volontaire qui fut acceptée. Les principales familles se mirent en tête de cette souscription, en versant chacune la somme de 40 francs. M.M. le desservant, le Maire et l’Adjoint firent le tour de la commune et la collecte produisit la somme de 478 francs, plus qu’il n’en fallait pour retenir la vieille cloche. Tout le monde fut satisfait de cet heureux résultat. On restait maître de la vieille cloche. L’harmonie de ces deux cloches laissait beaucoup à désirer. Le desservant profita de cette circonstance pour offrir à la commune de lui abandonner une bonne partie de ses avances faites en son nom dans d’autres temps et pour des besoins urgents. La commune devenue fort économe de ses fonds ne parut pas vouloir accepter. Elle se serait résignée assez volontiers à supporter longtemps une sonnerie telle quelle. Et telle ne fut pas l’idée du desservant. Il partit bientôt pour Tarbes. Il alla trouver Mr Dencausse (?). Il lui demanda une nouvelle cloche, faite dans les meilleures conditions, pour la mettre en bonne harmonie avec celle déjà fournie à l’église de Lacajunte. Tout fut convenu au mieux ; Et une nouvelle cloche arriva. La première avait été bénie le 7 octobre 1877. Par cette nouvelle acquisition l’église de Lacajunte jouit d’une bonne sonnerie. Ceux qui étaient à la tête de la municipalité de cette commune regardaient comme impossible une telle générosité de la part d’un curé ; ils furent visiter les bureaux de l’administration à Hagetmau et à Geaune, pensant faire une heureuse découverte de fonds secrets. Ils furent tout confus de leur démarche.
La sonnerie de la vieille cloche ne se mêlait pas trop mal à la sonnerie des deux cloches neuves. Le desservant en profita pour faire de nouvelles propositions favorables à la commune, comme les registres de la fabrique le constatent. (La commune avait enfin consenti à laisser au desservant la propriété de a vieille cloche, en échange de la 2ème cloche neuve qu’il ferait venir). Les nouvelles propositions faites alors à la commune furent rejetées d’une façon peu convenable. Le desservant, peu satisfait, fit disparaître cette vieille cloche et en disposa en faveur de sa paroisse natale qui fut toute heureuse de ce bienfait.
Cor Maria immaculata, ora pro nobis. Cor sandi sophi, ora pro nobis.
La seconde cloche plus petite s’appelle : Marie- Jean-Baptiste -Michel (patron de la paroisse) Pierre et Paul (Seconds patrons de l’église)
-parrain : ??? Dezest, curé de la paroisse et bienfaiteur.
-marraine : Marie Hontang-Dezest (mère du parrain)
Dimensions de l’église de Lacajunte
L’église de Lacjaunte a deux nefs, à simples plafonds, presque d’égale largeur.
Longueur des portes à la balustrade 13 mètres 50 centimètres
Largeur de la nef et du bas côté ensemble 8 mètres 60 centimètres
Longueur depuis la balustrade jusqu’au chevet de l’église 8 mètres
Largeur depuis la balustrade jusqu’à l’autel 4 mètres
Longueur depuis la balustrade jusqu’à l’autel de la Ste Vierge 3 mètres 70 centimètres
Largeur depuis la balustrade jusqu’à l’autel de la Ste Vierge 4 mètres 60 centimètres
L’intérieur de l’église a donc environ 160 mètres carrés.
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